Les champs d'orge ou de blé sont toujours là, mais progressivement, des ateliers d'élevages ovins et de lapins ont été lancés, au même titre qu'une activité de vente directe. Objectif : multiplier les débouchés de l'exploitation et, ainsi, sécuriser leur revenu.
Le système a d'ailleurs rapidement fait ses preuves. En 2016, un an seulement après la reprise de la ferme, la France des céréales a dû faire face à un printemps catastrophique sur le plan climatique. Les récoltes ont été durement touchées. « Heureusement que la vente directe était là, assure aujourd'hui Stéphanie Guicheux. Cela nous a permis de limiter nos pertes ». Dans l'organisation vertueuse qu'ils développent, la production céréalière peut aussi être un précieux atout pour l'atelier ovin. « Il y a une belle complémentarité : notre orge ou notre épeautre nous permettent de nourrir les animaux et de gagner ainsi en autonomie, poursuit-elle. La paille des blés est par ailleurs utilisée pour les litières ».
La diversification et la vente directe ont également un autre intérêt pour la jeune femme : « Grâce à cela, nous nous rapprochons des consommateurs, nous pouvons leur expliquer plein de choses, par exemple d'où vient l'alimentation de nos animaux. » Ils leur montrent aussi que « les fermes changent », qu'elles intègrent des « pratiques plus durables comme l'allongement des rotations. Nous incarnons une nouvelle génération qui arrive dans les exploitations et qui veut bien faire. Et le lien que nous créons avec le grand public nous donne la possibilité de le faire savoir ».
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