Qu’est-ce que le méteil ?
Le méteil est une culture composée d’une à quatre céréales (comme du blé, du seigle, de l’orge, du triticale ou de l’avoine) en association avec une ou deux légumineuses (comme la vesce, le pois fourrager ou la féverole). Le tout est semé en même temps et récolté encore vert pour servir de fourrage aux animaux d’élevage, notamment les ruminants. Cependant, certains méteils sont récoltés à maturité pour les grains. Cela nécessite une étape de tri des graines avant leur commercialisation pour l’alimentation des ruminants également. Enfin, d’autres méteils, grâce à leur forte production végétale, peuvent être utilisés comme apport de biomasse dans les méthaniseurs pour la production de biogaz. On parle alors de CIVE : Culture Intermédiaire à Vocation Energétique.
Comment est cultivé le méteil ?
Le méteil étant un mélange de graines de différentes tailles, le semis est un véritable compromis pour optimiser une germination maximale de toutes les plantes. Les méteils avec du pois et du triticale se sèment généralement en octobre, alors que les méteils avec de l’avoine se font au printemps, une fois qu’il n’y a plus de risque de gelée. La croissance du méteil est dense, ce qui lui permet de couvrir rapidement le sol et de le protéger pendant l’hiver.
Le fait d’associer des plantes de différentes familles à l’avantage de rendre le méteil peu sensible aux maladies et aux pucerons.
La récolte se fait entre mai et juin, pour le méteil vert, dont les grains de céréales sont laiteux et les tiges également fauchées. Pour les méteils en grains, la moisson se fait plus tardivement entre juillet et août, lorsque que les épis des céréales du méteil sont mûrs et que les graines des légumineuses ne sont pas encore tombées au sol. C’est un véritable casse-tête pour les agriculteurs car les espèces n’ont pas les mêmes dates de maturité !
Pour en savoir plus sur la culture du méteil, lire le dossier "Le méteil"
Existe-t-il plusieurs types de méteil ?
Il existe autant de méteils que d’agriculteurs qui les sèment ! En effet, cette association de céréales et de légumineuses est choisie par l’agriculteur en fonction de ses objectifs (alimentation en fourrage, en grain...). L’agriculteur doit tout de même composer le mélange en fonction de son climat et de son type de sol, car toutes les variétés ne sont pas adaptées.
Quels sont les atouts du méteil ?
L’avantage du méteil, c’est son pouvoir couvrant. Il va vite occuper l’espace au détriment des mauvaises herbes qui vont être étouffées. En comparaison, à un pois fourrager qui serait semé seul, le méteil nécessite moins de désherbage. Il permet aussi d’augmenter la teneur en protéine du mélange pour les animaux d’élevage, grâce à l’ajout des légumineuses (plus riches en protéines que les céréales toutes seules). Les légumineuses, ayant cette capacité à utiliser l’azote de l’air pour leur croissance, font que le méteil nécessite moins d’apport d’engrais. La culture suivante bénéficiera en plus de l’azote qui aura été capté et non utilisé par les légumineuses. Autre avantage, les céréales du méteil vont servir de tuteur pour la croissance du pois ou de la vesce, leur évitant de verser au sol. Enfin, en diversifiant les espèces, le méteil diminue le risque de pertes liés aux aléas de la météo. Il y a ainsi plus de régularité dans le rendement pour l’agriculteur qui souhaitent alimenter son troupeau.
Qu’elle est l’histoire du méteil ?
A l’origine, le méteil qui signifie mélange, était une association uniquement de deux céréales : le blé et le seigle. Au Moyen-Age, il était semé sur les terres moyennes afin de garantir un rendement suffisant selon les mauvaises années pour le blé ou pour le seigle. Les grains récoltés étaient alors transformés en farine pour la fabrication du pain. Cependant, la présence du seigle, colorait la farine et donnait un pain de méteil compact et gris. L’arrivé du pain blanc, plus apprécié, a progressivement fait disparaitre l’utilisation du méteil pour l’alimentation humaine.
