Le grenier d’abondance lyonnais est patrimonial à double titre : d’abord pour son intérêt historique et architectural, puis parce qu’il abrite aujourd’hui les services de la Direction régionale des Affaires culturelles.
Situé sur les rives de la Saône, ce grenier a été construit dans la première moitié du XVIIIe siècle pour conserver la consommation annuelle de blé de la nombreuse population de la capitale des Gaules.
L’architecture d’origine, due à Bertaud de La Vaure, a été préservée et mise en valeur lors du réaménagement intérieur du site. Les dimensions de l’édifice sont tout à fait exceptionnelles, il constitue un témoin majeur de l’histoire de la conservation des grains en France.
Remontons le cours de la Saône pour entrer en Bourgogne-Franche-Comté. A Verdun-sur-le-Doubs, une visite au musée du Blé et du Pain sera l’occasion d’en apprendre davantage sur le parcours des grains, du champ à l’assiette.
Le musée est installé dans une belle demeure du XVIIIe siècle dans le vieux bourg, entouré par une plaine céréalière qui a vu se construire les premiers silos coopératifs français en 1930. Les collections présentent depuis 1974 l’histoire de la moisson et de la panification.
Notre route passera ensuite par le Morvan pour rejoindre Autun, où nous découvrirons le moulin de Montjeu, dans le faubourg Saint-Blaise, imposant édifice de la fin du XVIIIe siècle.
Depuis la Bourgogne, nous gagnerons le Centre-Val de Loire, en s’arrêtant d’abord au domaine du Moulin Riche, à Concressault. Ce hameau est représentatif des exploitations agricoles du XIXe siècle dans le Pays-Fort puisqu’il comprend une ferme, une boulangerie, un moulin, une grange pyramidale et d’autres bâtiments destinés aux ouvriers.
A Suèvres, dans le Loir-et-Cher, le moulin de Rochechouard est quant à lui le seul des dix-huit moulins de la commune à être ouvert à la visite. Construit au XIVe siècle puis plusieurs fois transformé, il est toujours en état de marche. Ce moulin est particulièrement adapté à une découverte avec un jeune public.
En Touraine, un passage par la grange aux dîmes de Fondettes sera l’occasion de mieux appréhender ces édifices médiévaux destinés à entreposer du blé, de l’orge, de l’avoine et du vin. La charpente est particulièrement impressionnante à voir.
Le silo coopératif de Château-du-Loir © DR |
En remontant le cours ligérien, nous arriverons dans les Pays-de-la-Loire. Le silo de la coopérative agricole de la Sarthe, à Château-du-Loir, nous permettra de revenir, après la grange aux dîmes, sur cet autre type d’édifice de stockage. Il est rare que ces bâtiments soient ouverts au public. Profitons-en pour découvrir ce silo, construit en 1938 dans le style du Mouvement moderne, style adopté par nombre de coopératives agricoles pour signifier leur envie d’entrer de plain-pied dans la modernité, et dominer le paysage des campagnes productrices de céréales.
> Les côtes bretonnes nous attendent pour la suite de notre voyage.
Cet article est issu d'une série réalisée à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, qui propose une découverte de quelques sites céréaliers représentatifs de cette richesse architecturale et humaine à travers les régions françaises. Cliquez ici pour retrouver l'ensemble des articles.